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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 06:37

 

Chacun se regarde, à peine et sans se voir, puis ferme les yeux comme pour oublier ce qui n'a pas été vu, volontairement ou par inattention, plus probablement par inadvertance. Puis on se souvient qu’on a peut-être vu quelque chose, on fouille sa mémoire défaillante. En réalité on ne voit rien, juste sa prison, juste son illusion. En réalité on ne voit que soi ou ce que l'on en croit, ou ce que l'on croit en savoir, ou comme on se voudrait.

Et tous espérent, tellement, surtout ne pas être seuls. Priant à la vie, sans vouloir la rencontrer, tous criant à la liberté chaînes aux poignets, tous cherchant en vain une main, celle qu’on ne tend pas, celle qu’on ne veut pas, celle qu’on ne voit toujours pas. Coupable et responsable, chacun s'englue dans cette société qui ne vit pas, cette masse informe, magma de pensée unique, sans fleurs ni couronnes, fanant la vie en la chassant. On expulse, on expectorise, la société a des maux, sa peur est son cancer, la peur de soi, de l'autre et puis de celles entretenues par des princes aux petites épées.

Je m’agite, tu t’agites, ensemble en apparence, détruisant au passage, l'homme est un bien mauvais ami pour le monde et pas bien meilleur pour lui-même.

Dans le nauséeux de cette histoire, on peut rêver à un déluge mythique, une fin de cycle, certains l’appellent révolution, mais déluge est le mythe parfait, ou penser encore à la femme de Lot, ou penser encore à ces villes toltèques qui se sont mystérieusement vidées.

Mais enfin tu es là, je suis là, un regard réchauffe, c’est un pas de deux, un flamenco, la danse du feu et des yeux, du cœur et du sang. Et vite en profiter avant de se refermer, de s'enfermer encore, encore. La fusion des peaux, celle des mots, le tango des regards, la chaleur des rencontres, la magie de l’instant, de l’enfance, d’un sourire de femme, tout cela est si fort avant que la vie s’enfuit vers la mort, celle d'un peuple, d'une civilisation, d'une ère, sa propre mort, celle qui apparaît si fort dans ces moments là !

 

 

 

 

 

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commentaires

H
<br /> Bonsoir Cat<br /> <br /> <br /> Dimanche, j'au revu "Into the wild". Le parcours de Christopher Mc Candless, dont Jon krakauer s'est inspiré pour écrire "Voyage au bout de la solitude". On y retrouve un peu, sous une autre<br /> forme ce que tu écris. Cette quète du bonheur introuvable parmi les siens, mais aussi cette idée que le bonheur n'est pas possible dans la solitude. L'enfer serait-il les autres ? Car même en<br /> pensant donner un sens à sa vie, en la choisissant dans la fuite vers la solitude, les "autres" nous rattrappent pour nous faire constater notre echec. Mais comme la mort est notre terminus<br /> commun, choisir sa vie reste une satisfaction dans la mesure ou on ne la subit plus.<br /> <br /> <br /> Bonne soirée<br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br /> Serge<br />
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C
<br /> <br /> je crois surtout qu'il n'y a pas possibilité de s'assurer d'un autre .. l'enfer n'est donc pas tant les autres en réalité que nous mêmes et ce que nous en attendons ! La solitude est intrinsèque<br /> à chacun d'entre nous, ontologique en somme, elle peut être souffrance ou pas selon la manière de l'aborder, il faut parfois des années pour l'apprivoiser et l'accepter ! Alors il est possible<br /> d'être avec les autres en toute liberté en quelque sorte, mais un parmi d'autres. Et puis découvrir aussi que la vie en fait n'a aucun sens mais qu'on peut tenter d'en choisir les grandes lignes<br /> même si croire un seul instant que nous maîtrisons quelque chose reste un leurre ! ce peut paraître désolant cette position mais en réalité c'est de lucidité dont il s'agit et dans ce cas alors<br /> on ne subit pas ou plus ! Merci Serge<br /> <br /> <br /> <br />