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29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 11:02
Aimons-nous vivants ..

Un hommage a été rendu aux victimes décédées des attentats de Paris, je n'ai pas à juger de la manière adoptée pour cet hommage, ni de comment chacune des familles ou chacun des proches concernés ont entamé leur deuil ! Porter un jugement sur cet hommage national n'a non seulement aucun intérêt, ni aucune portée mais surtout ne changera pas la donne, je ne me prêterai donc pas à l'exercice ni même à juger qui n'a pas mis un drapeau ou qui l'a mis .. quand on parle de la mort, il serait sans doute bon d'avoir un peu de décence et a minima de la fermer, tout autant que de respecter chacun dans sa manière d'aborder le bordel. Ceci est ma vision des choses et elle ne nécessite pas de commentaire.

Au delà si pour les morts nous ne pouvons plus rien, et notre sentiment de toute puissance toujours à côté de la plaque en prend là plein la tronche dès lors que la dure réalité nous rattrape car la mort est imparable (dans le cas présent, elle aurait pu être évitée certainement mais le propos n'est pas là), je rappelle qu'il y a eu :

- 350 blessés, certains toujours hospitalisés, Certains resteront handicapés à vie outre sur le plan strictement psychologique, mais aussi gravement sur le plan physique : certains ont été amputés, d'autres sont paraplégiques ou tétraplégiques.

Leur vie a définitivement basculé !

Je pense que la moindre des choses que nous pourrions faire est bien de nous occuper des vivants et peut-être de réfléchir à ce que nous pouvons faire pour que ce merdier ne se reproduise plus.

La vie aurait-elle moins de valeur que la mort ? Je m'interroge sur le côté mortifère de que je lis sur réseaux sociaux en général et cela ne me rassure pas.


Fin de discours

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15 novembre 2015 7 15 /11 /novembre /2015 08:55

Hier, chez moi, avait lieu un rassemblement contre les attentats parisiens, contre la barbarie, en soutien de ces victimes injustifiées et de leurs familles. J'ai voulu en être non pas pour partager ma peine, elle est impartageable, mais pour poser, en un lieu, ma colère, et qu'elle ne soit pas dévastatrice tant je connais ce qu'elle a de tentaculaire en moi quand l'injustice me renvoie à l'impuissance, quand je me sens acculée.

J'ai posé sur le sol une rose blanche, non pour dire aux présents ma peine, ni même pour les morts (je n'ai pas ce culte) mais pour poser un acte, réel, de corps. Je n'ai pas participé à la chaîne humaine, je n'ai tenu la main de personne, je n'ai pas entendu les discours habituels, politiciens et pas participé au show de M. le Maire (les élections se profilent).

Je ne sais toujours pas si c'est ce qu'il a dit qui a permis les applaudissements, ou pas, je ne saurais les transmettre, je n'ai pas cherché à les entendre, je m'en fous, mais je m'interroge toujours sur la profondeur des sentiments, des émotions des spectateurs, sur la valeur de certaines paroles, ces paroles creuses et sans acte dont nous sommes si dramatiquement cernés (la notion de spectacle m'a effleurée aussi ..),

Quoiqu'il en soit, il fallait sans doute que ce fut ainsi et que la vie, pour les présents, puisse reprendre un cours possiblement normal. Le normal après de tels événements me paraît toujours et néanmoins impossible mais je ne suis pas dans la tête des uns et des autres, c'est donc une approche aléatoire. En tous cas, ma vie à moi ne revient jamais à son origine, l'intranquillité et l'insécurité m'habitent en permanence et s'accentuent à chaque fois un peu plus, et c'est cela que je voulais poser là, en partie, pour ne pas être plus détruite encore. La paix n'est pas dans ma tête, pas dans mon cœur, le monde ne me permet pas cette sérénité que possiblement je ne connaîtrai jamais. Je reste révoltée en permanence et je m'en défie, tout en chérissant cette révolte qui, dans l'instant, me permet encore de tenir. J'imagine que celle-ci disparue, il me suffirait de m'asseoir et de partir, non pas dans un état de sagesse mais possiblement apaisée. Je doute d'avoir cette chance.

Il n'y a pas de raison à trouver à la barbarie, il n'y a pas de raison à trouver à l'injustice, pas de raison à trouver à ces politiques menées contre l'Homme qui n'est désormais plus au centre de rien. Cet Homme que je n'excuse pas pour autant, loin s'en faut, et à qui j'attribue toujours une responsabilité pleine et entière, tant individuelle que collective, car le monde n'existe pas sans décision humaine et nous oublions que nous sommes tous dans la même barque. Il est également fort dommageable que les idéologies de l'excuse ou de l'accusation systématiques en habitent tant et s'opposent au bon sens, ceci a un coût et parfois dramatiquement en vies humaines. De fait nous n'avons pas fini de nous battre et pas seulement avec l'extérieur. Cette lucidité sur la responsabilité s'applique aussi pour moi évidemment et je ne cesse, en permanence, de m'interroger à son sujet. C'est bien sans doute le lit de ma colère.

Nous étions quelques-uns, à l'écart, volontairement et à l'analyse j'étais plus proche de ceux-là que de ces autres en cercle fermé .. cercle fermé, voilà bien la réflexion que j'ai eue à un moment, et de cette union si savamment prônée et si profondément inexistante. Un cercle fermé, une sorte de sérail dans lequel plus personne n'entre. Il y avait un temps pour en être, un temps pour rester en dehors, c'est curieux.

J'ai néanmoins été touchée par cette concentration de motards, certains des Gueules d'Amour, venus là en nombre et qui ont fait en partant un concert d'accélération, en hommage, curieusement c'est cet instant là qui m'a permis de lâcher l'émotion, qui, toujours dans cet effort désespéré de ne rien lâcher, jamais, de ne rien montrer, me bloquait la gorge.

Voilà pourquoi je suis allée à ce rassemblement, les effets de corps ont besoin de s'exprimer pour ne pas pourrir à l'intérieur, pour que l'émotion ne reste pas isolée, détachée, en électron libre et sans ancrage quand bien même elle ne puisse se partager vraiment.

Non je ne suis pas repartie tranquillisée, c'est impossible, mais avec quand même un allègement de cette colère qui, au lieu d'être tentaculaire, limite aveugle, s'est alors ralliée à la réflexion. Une façon au fond de poser sa pensée pour éviter qu'elle s'effondre, ce qui serait bien le pire dans la mesure où je connais les dangers de cet effondrement et où chaque jour j'en mesure les conséquences sur ce monde.

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19 septembre 2015 6 19 /09 /septembre /2015 06:41

Excellent papier ! peux pas faire moins que de partager ici - pourvu que cela agite quelques neurones quoique là j'ai un gros doute - merci à Pauline

 

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article147323

 

Suite à de nombreux messages racistes qui pullulent sur ma timeline facebook, un grand nettoyage s’impose,mais avant je vais quand même me permettre de dire le fond de ma pensée avant de vous dire au revoir définitivement. vous qui semblez découvrir soudainement la question des réfugiés et qui déplorez qu’ "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde", imaginez-vous un instant, la guerre qui survient dans votre petite vie confortable. Imaginez-vous, presque du jour au lendemain, les bombes, les snipers dans les rues, votre maison rasée.

Les milices et autres organisations terroristes qui se greffent là-dessus et les exactions qui commencent. Vos amis qui disparaissent et que vous ne revoyez plus. Et puis vous entendez parler des viols. Vous pensez à votre mère, à votre soeur, à votre femme. D’un coup, votre position sociale, votre métier ou votre argent, personne n’en a plus rien à foutre. Vous n’avez plus qu’une manière d’être protégé : fuir. Eh bien je peux te dire que même toi, trouduc que tu es derrière ton PC, tu fuirais, avec ta grognasse et tes chiards. Tu fuirais car l’once d’humanité que tu as en toi te ferais avoir cet instinct primitif de survie.

Tu te retrouverais à supplier des pays environnants ou lointains de t’ouvrir leurs portes pour vivre, tout simplement. D’ailleurs pour ceux d’entre vous qui ont des ascendances immigrées italiennes ou espagnoles, vos grands-parents et arrière-grands-parents aussi fuyaient le fascisme et la mort dans les années 30 et vous seriez pas là pour ouvrir votre bouche si tout le monde en France avait réagi comme vous. Alors essayez deux minutes de sortir de vos assertions et vous verrez que ces gens ne sont pas si différents de vous, comme vous, ils ont un instinct de survie et comme vous, ils feraient tout pour sauver la peau de leurs gosses.

À ceux qui soudainement se préoccupent des SDF : tu peux souscrire à l’année au secours populaire, à la fondation Abbé Pierre ou aux Restos du cœur. Si t’as pas de flouz, tu peux aussi donner de ton temps, c’est facile d’être bénévole dans ces structures. et si t’as ni thunes ni temps, tu peux toujours au moins te préoccuper du clodo en bas de chez toi, en lui amenant des couvertures, des bouillottes et des repas chauds, et en prenant régulièrement de ses nouvelles. Je t’assure que ça l’aidera plus que de cracher sur les réfugiés qui sont moins responsables de son malheur que nous tous qui par notre accoutumance avons TOUS une responsabilité passive dans ce phénomène. Oui toi petit Français moyen, quoique tu fasses pour soulager ta conscience, tu resteras toujours plus responsable de tous ces jeunes de 18 piges qui crèvent dehors que le Syrien qui vient de débouler.

A ceux qui se la jouent économistes et nous expliquent que "on ne peut pas se permettre", si vous aviez pris la peine de vous intéresser un minimum à la question vous sauriez que l’immigration rapporte plus qu’elle ne coûte et que l’accueil de réfugiés à long terme rapporte un bénéfice bien supérieur aux frais d’accueil avancés dans les premières années. C’est d’ailleurs pour ça que l’Allemagne, ce grand pays de gauchistes, s’apprête à en accueillir 800 000 dans les années qui viennent. Alors détendez votre string et arrêtez de penser que 24 000 réfugiés étalés sur toute la France vont avoir un quelconque impact sur votre niveau de vie ou votre salaire, niveau de vie et salaire qu’on ne vous entend jamais défendre autrement que pour taper sur l’immigration, d’ailleurs vous êtes les premiers à gueuler contre les grévistes et les syndicats à la première occas’. 24 000, c’est moins d’un vingtième du nombre de gens qui clamsent chaque année en France. Je pense que c’est dans nos cordes.

Bref, à vous tous qui jouez les nostalgiques d’une France que vous n’avez même pas connue, qui avez peur de perdre votre "identité" parce que submergés par une culture dont vous ne connaissez rien, ouvrez grand vos oreilles : oui votre France va disparaître. celle que vous fantasmez, la France blanche, catholaïque, hétéro et patriarcale, elle est en train de crever la gueule ouverte, et c’est tant mieux. dans les 30 ans qui viennent, quand tu sortiras dans ta rue, y aura de plus en plus de femmes voilées, de Noirs, d’Asiats, de pédés qui se cacheront même plus. C’est pas grave. Le monde change, les hommes migrent, les choses bougent, c’est normal. Y a que les morts qui ne changent pas.

Sérieux, réglez vos problèmes perso, vos frustrations inavouées, faites une psychothérapie, parce que nourrir autant de haine pour des gens que vous ne connaissez même pas, ça fait pitié et ça donne juste l’impression que vous cherchez absolument des responsables à vos frustrations perso. Mais coco, si t’as une vie de merde, un taff de chien ou un ŒDipe pas réglé, t’auras beau cracher ton venin pour te convaincre que le problème vient d’ailleurs, ça le réglera pas.

Sur ce, je vous souhaite sincèrement de trouver la paix, parce que votre rancœur permanente de gros frustrés, ça fait pas envie. Je vous souhaite de voyager, d’ouvrir vos yeux, vos oreilles et vos coeurs au monde et de vous rendre compte qu’il y a une vie et une humanité en-dehors de ce pays et qu’on peut apprendre d’elles. En attendant, bon vent...

Pauline LYTOM

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14 septembre 2015 1 14 /09 /septembre /2015 17:32

Le bonheur est bien trop fugace pour qu'il soit goûté dans son entièreté.

Seuls les contours se caressent, s'apprécient et tiennent dans une minuscule parcelle, un moment fugitif.

Il faut venir au point béant de ses actes ; là au cœur des mots, sauver l'amour tout en anticipant la certitude de l'échec car l'amour passe de l'impuissance à l'impossible, c'est dans cette béance que Dieu se loge, Dieu suture toujours la béance, ce en quoi s'y fier est dangereux.

Vivre dans la fureur, là où il n'y a pas de mémoire des autres, là où le souvenir n'a pas de place, violer le mystère, le clandestin, l'inédit, s'inventer chaque jour, sans alibi. S'accepter incohérent, dans le flou, flirter avec l'incertain, dans une sorte de folie qui fait échapper au conventionnel. Mais aller toujours à l'essentiel des sentiments, les étrangler, passer au delà, derrière, se mettre en danger et manger l'instant, puis le laisser filer avec impatience, avec fougue, pour passer à autre chose, puis se risquer à nouveau, se laisser posséder avec une petite porte de sortie, pour ne pas tomber dans l'ennui, cette petite mort.

Vouloir l'absolu

Vouloir tout

Irréductiblement

Etre en colère,

Brûler la vie

Sans convention sociale

Refuser le remords

A défaut de le faire pour le désespoir

Qui n'est que manque d'orgueil

Se savoir désillusionné, c'est la liberté … à condition d'y survivre

Et marcher,

Brouiller la mémoire

Aller à la sincérité des passions

c'est ça la dignité de l'homme

Toucher / Aimer

Couler

Chaos contrôlé

Exiger, transgresser

Echapper au figé

Au contraint

Atteindre cette butée de l'impossible, et mieux encore la partager,

Se laisser dépasser,

fusionner ..

Et se révolter encore

Se forger

Sen foutre

Faire

Dire

Et jouir

Toujours !

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4 août 2015 2 04 /08 /août /2015 05:19
Dieu

Dieu est Amour, paraît-il !! Putain on l'a échappé belle

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14 juin 2015 7 14 /06 /juin /2015 10:43

 

 

C’était un de ces dimanche morne et sans saveur, s’étirant en longueur. Tout ronronnait, le chat, la pluie, moi aussi.

Il aurait fallu sortir du réel, s’inventer un jour différent, un ailleurs verdoyant, des cris, un soleil comme un rire, aux éclats, de l’amour comme une œuvre d’art ; enfin ne plus se réduire en un point confus, presque inexistant, un moment perdu suspendu à rien. Les dimanches sont comme les vieux, assis le regard perdu, sur ces bancs, passant le peu de temps qu’il leur reste sans plus le vivre, attendant là ce qu’ils craignent et qui pourtant s’annonce, la mort ! Mais la vie n’est-elle pas essentiellement supportable que parce qu’on sait qu’elle finira* ?

 

Finir, stopper, ou alors recommencer mais comment ? Faire comme un vieux ruisseau fougueux qui, subitement, quitterait son lit, apeuré mais décidé, pour se jeter dans l’inconnu ?

 

Je marchais dans ces rues désertes et humides, attendant un charme, une sorte de miracle dont j’aurais été le créateur mais les murs que l’on construit au fil des années, avec application, sortis tout droit d’un triste cerveau sans imagination, ne s’écroulent pas si facilement.

 

Quelle serait cette nécessité de vérité à trouver, que sait-on de la réalité de la vie, qui au fond ne fait que nous fuir comme ces rêves qui, au réveil, nous échappent. Pour autant, il y a là comme le sentiment d’un tout possible, peut-être faudrait-il juste un quart de tour de la pensée, un saut quantique de l’autre côté, là où les jardins embaument, comme un paradis perdu donc nécessairement à retrouver. Là où les mots comme des abimes ne diraient plus rien. Et faire preuve de vivacité passionnée, alors il arriverait quelque chose, comme une invention, et puis trouver la note exacte le "La" dans lequel se concentre toute la mélodie, exploser la vie ?

 

Enfin juste un instant devenir génial dans un désir condensé qui ferait cesser de penser à plat, et oublier l’angoisse insupportable de l’inconvénient d’être né. Et puis, ne pas se suicider de suite, puisqu'il y a encore et forcément quelqu’un à décevoir**.

 

L’homme est une fiente**, absurdement médiocre, je n’échappe pas à cette règle même si de toute ma peau, je m’en défends. L’angélisme est un leurre et il faudrait cesser de se croire légitime puisque ce n’est que de l’Autre que cela provient. Prendre la mesure de sa propre disparition, comme chacun, tel un fétu de paille balloté par le vent mauvais des dimanches mornes et sans saveur.

 

 

*Lacan

**Luchini /Cioran

 

escalier.jpg

 

Photo via Sylvie Esquisse

 

 

 

 

 

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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 14:54

J'écris d'un endroit qui ne parle pas

Et puisque les mots n'y sont pas

L'exercice est difficile

Il y faut du fébrile.

L'incandescence révoltée

Se meurt au creux des chemins égarés.

Et tourne à vide le dialogue intime,

Dans cette solitude comme un abîme.

Il faut de l'intempestif, du tourmenté

Pour écrire, quand même, l'absurdité

D'un monde fracassé.

A s'y cogner, le regard noyé à l'intérieur

Et y voir, dans ce tragique, une once de bonheur.

La joie, l'espoir, la passion de la vie sont des défis

Et face à l'indigence, seule la poésie

Enflammée, accablée, révoltée,

Douloureuse, houleuse, anguleuse

Hurle à vif.

Et il faut bien de l'âpreté,

Tant d'intensité, pour encore oser

Croire en cette beauté rugueuse,

D'un monde possiblement perdu.

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27 février 2015 5 27 /02 /février /2015 10:02

Il y a ceux-là qui se targuent d'une appartenance, sociale, religieuse, politique bien planqués dans leurs petites certitudes, si bouffis d'eux-mêmes que rien ne respire autour, dans ces impasses qu'ils chérissent comme leurs mères, qu'accessoirement ils tueraient pour ne rien perdre de ce qui fait la médiocrité de leur vie. Et ils nous vomissent leurs idéologies, peste émotionnelle permanente, tout en frustrations et ressentiment, sans mesurer combien elle s'aliène dans des pensées irrationnelles. L'idéologie mise en avant, seule pensée unique, seule porte de sortie, celle des vérités absolues et définitives, la sécurité des névrosés obsessionnels. Ceux là ont les réponses à tout, mènent leur vie de merde en paradant, dans un déni de réalité total sans lever les yeux, là notamment où se loge non pas la vérité, mais une autre vérité, moins soyeuse, moins confortable, plus dangereuse. Et ça blablate dans les coins, sur les réseaux sociaux, au café du commerce, entre 2 bibines, ça refait le monde celui qu'ils forment chaque jour, dans une inconséquence aveugle, inconsciente d'elle-même. Et pas la peine de regarder dans la gamelle du voisin, la nôtre est bien pleine aussi.

Pour comprendre autrement, il faut de la détresse et c'est dans les tripes que ça se passe, il faut avoir côtoyé la misère, la vraie, celle du désespoir, du dégoût non pas de l'Autre mais de la noirceur du monde, de ses manipulations, se coltiner ses plaies et ses hémorragies, ça ne s'invente pas, faut y aller et ça agite la réflexion, durement, cruellement, ça force l'humilité et oblige à grandir.

La bien-pensance a ceci de miraculeux qu'elle ne remet rien en cause, certainement pas elle même. Elle en devient sublime .. dans son indignité. Elle barbote et radote suivant aveuglément la doxa, convaincue de sa science .. infuse ! Derrière elle, rien ne pousse, rien ne repousse, la bienséance se croit «égalitariste», elle est totalitaire. Elle se noie dans ses contraintes moralisantes, dans des codes surannés. Sortir des sentiers battus, s'élever, oser autre chose, la met immédiatement dans un état de panique. Voilà bien ce qui fait son danger et qui de fait valide la plupart des exactions. Elle se pare d'innocence, martelant à l'envi que le bon sens c'est elle, ignorant le fanatisme d'une telle position. Ainsi comme le suggère Reich, apparaît la « cuirasse caractérielle » de l'homme, lit du fascisme, du mysticisme, lit du pire et des pulsions primaires, du conservatisme ou du phénomène réactionnaire aveugle, les deux n'étant que les reflets de l'inauthentique.

Nous évoluons désormais dans un monde de l'irrationnel, la recherche de la vérité et l'objectivité disparaissent jouant ainsi dangereusement avec des processus génocidaires, et lorsque tout est contaminé alors le décor futur laisse apparaître des formes d'impérialisme ou de fascismes, nid de toutes les délations et diffamations, dirigées majoritairement vers ces autres, les résistants, ceux qui tentent encore de rester au dessus de la mêlée. La banalité du mal s'instaure, gangrenant tout sur son passage. La société s'automatise en même temps que le déclin des systèmes politiques entre autres, s'accélère.

Seul le changement, profond, réfléchi aura une portée ! Nous aurions tort de considérer ce changement avec mépris, car cette suffisance aura un coût, lourd de conséquences.

«Tu ne sais donc pas qu’il n’y a pas de diable, mais seulement Dieu quand il est bourré?»

(Tom Waits, «Heart Attack and wine »)

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8 février 2015 7 08 /02 /février /2015 13:50

Rares sont les textes que je reprends ici, mais celui-ci dit tant de choses que que je partage, pour ne pas dire la totalité - merci à Slobodan Despot - http://blog.despot.ch/le-syndrome-tolstoievsky

Le problème, avec l’approche occidentale de la Russie, n’est pas tant dans le manque de volonté de comprendre que dans l’excès de volonté de ne rien savoir.

Cette nation qui a donné Pouchkine et Guerre et Paix, Nijinsky et le Lac des Cygnes, qui a l’une des plus riches traditions picturales au monde, qui a classé les éléments de la nature, qui fut la première à envoyer un homme dans l’espace (et la dernière à ce jour), qui a produit des pelletées de génies du cinéma, de la poésie, de l’architecture, de la théologie, des sciences, qui a vaincu Napoléon et Hitler, qui édite les meilleurs manuels — et de loin — de physique, de mathématiques et de chimie, qui a su trouver un modus vivendi séculaire et pacifique, sur fond de respect et de compréhension mutuelle, avec ses Tatars et ses indénombrables musulmans, khazars, bouddhistes, Tchouktches, Bouriates et Toungouzes, qui a bâti la plus longue voie de chemin de fer au monde et l’utilise encore (à la différence des USA où les rails légendaires finissent en rouille), qui a minutieusement exploré et cartographié les terres, usages, ethnies et langues de l’espace eurasien, qui construit des avions de combat redoutables et des sous-marins géants, qui a reconstitué une classe moyenne en moins de quinze ans après la tiers-mondisation gorbatcho-eltsinienne, cette immense nation, donc, qui gouverne le sixième des terres émergées, est soudain traitée, du jour au lendemain, comme un ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la « vraie » civilisation !

*

L’Occident ressort la même guignolerie haineuse à chaque crise, depuis Ivan le Terrible à « Putler »-Poutine, en passant par le tsar Paul, la guerre de Crimée, le pauvre et tragique Nicolas II, et même l’URSS où tout succès était dit « soviétique » et tout échec dénigré comme « russe ».

Des nations serviles qui accordent aux Américains un crédit illimité de forfaiture et de brigandage « parce-qu’ils-nous-ont-libérés-en-45 » n’ont pas un mot, pas une pensée de gratitude pour la nation qui a le plus contribué à vaincre l’hydre national-socialiste… et qui en a payé le prix le plus lourd. Ses élus sont traités en importuns, son président caricaturé avec une haine obsessionnelle, la liberté de mouvement et de commerce de ses citoyens, savants, universitaires et hommes d’affaires est suspendue au bon vouloir d’obscures commissions européennes dont les peuples qu’elles prétendent représenter ne connaissent pas le nom d’un seul membre, ni pourquoi il y siège plutôt qu’un autre larbin des multinationales.

Mais tout ceci n’est encore rien. C’est dans l’ordre des choses. L’Occident et la Russie ne font que jouer les prolongations, à l’infini, du conflit Rome-Byzance en l’étendant aux continents voisins voire à l’espace interplanétaire. La vraie guerre des civilisations, la seule, est là. Barbare comme le sac de Constantinople, apocalyptique comme sa chute, ancienne et sournoise comme les schismes théologiques masquant de perfides prises de pouvoir. Tapie dans les replis du temps, mais prête à bondir et à mordre comme un piège à loups. C’est le seul piège, du reste, que l’empire occidental n’ait pas posé tout seul et qu’il ne puisse donc désamorcer. (Étant entendu que la menace islamique n’est que le produit des manœuvres coloniales anglo-saxonnes, de la cupidité pétrolière et de l’action de services d’État occupés à cultiver des épouvantails pour effrayer leurs propres sujets, puis à les abattre pour les convaincre de leur propre puissance et de leur nécessité.)

La menace russe, elle, est d’une autre nature. Voici une civilisation quasi-jumelle, ancrée sur ses terres, consciente d’elle-même et totalement ouverte aux trois océans, à l’Arctique comme à l’Himalaya, aux forêts de Finlande comme aux steppes de Mongolie. Voici des souverains qui — depuis la bataille de Kazan remportée par ce même Ivan qui nous sert de Père Fouettard — portent le titre de Khans tatars en même temps que d’Empereurs chrétiens siégeant dans l’ultime Rome, la troisième, Moscou, qui fleurit au moment où Byzance gémissait sous l’Ottoman et le pape sous la verge de ses mignons. Voici une terre aux horizons infinis, mais dont les contours sont gravés dans l’histoire du monde, inviolables bien que diffus. Voici des gens, enfin, et surtout, aussi divers qu’on peut l’imaginer, mêlant au sein d’un même peuple le poil blond des Vikings aux yeux obliques et aux peaux tannées de l’Asie. Ils n’ont pas attendu le coup de départ du métissage obligé, les Russes, ils l’ont dans leur sang, si bien assimilé qu’ils n’y pensent plus. Les obsédés de la race au crâne rasé qu’on exhibe sur les chaînes anglo-saxonnes ont la même fonction que les coucous suisses : des articles pour touristes.

*

Cela ressemble tellement à l’Europe. Et c’en est tellement loin ! Tellement loin que les infatigables arpenteurs des mers — génois, anglais, néerlandais, espagnols —, qui connaissent l’odeur de la fève de tonka et la variété des bois de Sumatra, ne savent rien de la composition d’un borchtch. Ni même de la manière dont on prononce le nom de cette soupe. Ce n’est pas qu’ils ne pourraient pas l’apprendre. C’est qu’ils n’en ont pas envie. Pas plus qu’ils ne veulent connaître, vraiment, l’esprit, les coutumes et la mentalité des immigrants exotiques qu’ils accueillent désormais par millions et qu’ils laissent s’agglutiner en ghettos parce qu’ils ne savent comment leur parler.

J’ai dû, moi, petit Serbe, apprendre deux langues et deux alphabets pour entamer ma vie d’immigré. J’en ai appris d’autres pour mieux connaître le monde où je vis. Je m’étonne sincèrement de voir que mes compatriotes suisses ne savent pas, pour la plupart, les deux autres grandes langues de leur pays. Comment connaître autrui si vous ne savez rien de la langue qu’il parle ? C’est le minimum de la courtoisie. Et cette courtoisie, désormais, se réduit de plus en plus à des rudiments d’anglais d’aéroport.

De même font les Russes, dont l’éducation intègre la culture ouest-européenne en sus de la leur propre. Où voit-on la réciproque, à l’ouest du Dniepr ? Depuis Pierre le Grand, ils se considéraient européens à part entière. Les artistes de la Renaissance et les penseurs des Lumières sont les leurs. Leontiev, le père Serge Boulgakov, Répine, Bounine, Prokofiev et Chestov sont-ils pour autant les nôtres? Non, bien entendu. Parler français fut deux siècles durant la règle dans les bonnes maisons — et le reste encore parfois. Ils se sont intensément crus européens, mais l’Europe s’est acharnée à leur dissiper cette illusion. Quand les jeunes Russes vous chantent Brassens par cœur, vous leur répondez en évoquant « Tolstoïevsky ». L’Europe de Lisbonne à Vladivostok n’aura été réelle qu’à l’Est. A l’Ouest, elle ne fut jamais que la projection livresque de quelques visionnaires.

L’Europe de Lisbonne à Vladivostok ! Imagine-t-on la puissance, la continuité, le rayonnement, les ressources d’un tel ensemble ? Non. On préfère definitely se mirer dans l’Atlantique. Un monde vieillissant et ses propres outlaws mal dégrossis s’étreignant désespérément par-dessus la mer vide et refusant de voir dans le monde extérieur autre chose qu’un miroir ou un butin. Leur derniers échanges chaleureux avec la Russie remontent à Gorbatchev. Normal : le cocu zélé avait entrepris de démonter son empire sans autre contrepartie qu’une paire de santiags au ranch de Reagan. Vingt ans plus tard, les soudards de l’OTAN occupaient toutes les terres, de Vienne à Lviv, qu’ils avaient juré de ne jamais toucher ! Au plus fort de la Gorbymania, Alexandre Zinoviev lançait son axiome que tous les Russes devraient apprendre au berceau : « Ils n’aimeront le tsar que tant qu’il détruira la Russie ! »

*

« Ah, vous les Slaves ! » — ouïs-je souvent dire — « Quel don pour les langues ! » Je me suis longtemps rengorgé, prenant le compliment pour argent comptant. Puis, ayant voyagé, j’ai fini par comprendre. Ce n’est pas « nous les Slaves » qui avons de l’aisance pour les langues : c’est vous, les « Européens » qui n’en avez pas. Qui n’en avez pas besoin, estimant depuis des siècles que votre packagelinguistique (anglais, français, allemand, espagnol) gouverne le monde. Pourquoi s’escrimer à parler bantou ? Votre langue, étendard de votre civilisation, vous suffit amplement, puisqu’au-delà de votre civilisation, c’est le limes (comme au temps de César), et qu’au-delà du limes, mon Dieu… Ce sont les terres des Scythes, des Sarmates, des Marcheurs Blancs, bref de la barbarie. Voire, carrément, le bord du monde où les navires dévalent dans l’abîme infini.

Voilà pourquoi le russe, pour vous, c’est du chinois. Et le chinois de l’arabe, et l’arabe de l’ennemi. Vous n’avez plus même, dans votre nombrilisme, les outils cognitifs pour saisir ce que les autres — qui soudain commencent à compter — pensent et disent, réellement, de vous. Ah ! Frémiriez-vous, si vous pigiez l’arabe des prédicateurs de banlieue ! Ah ! Railleriez-vous si vous entraviez des miettes de ce que les serveurs chinois du XIIIe dégoisent sur vous. Ah ! Ririez-vous s’il vous était donné de saisir la finesse de l’humour noir des Russes, plutôt que de vous persuader à chacun de leurs haussements de sourcil que leurs chenilles sont au bord de votre gazon.

Mais vous ne riez pas. Vous ne riez plus jamais. Même vos vaudevilles présidentiels sont désormais commentés avec des mines de fesse-mathieu. Vous êtes graves comme des chats qui caquent dans votre quiétude de couvre-feu, alors qu’eux, là-bas, rient, pleurent et festoient dans leurs appartements miniatures, leur métro somptueux, sur leur banquise, dans leurs isbas et jusque sous les pluies d’obus.

Tout ceci n’est rien, disais-je, parlant du malentendu historique qui nous oppose. La partie grave, elle arrive maintenant. Vous ne leur en voulez pas pour trois bouts d’Ukraine dont vous ignoriez jusqu’à l’existence. Vous leur en voulez d’être ce qu’ils sont, et de ne pas en démordre ! Vous leur en voulez de leur respect de la tradition, de la famille, des icônes et de l’héroïsme — bref, de toutes les valeurs qu’on vous a dressés à vomir. Vous leur en voulez de ne pas organiser pour l’amour de l’Autre la haine du Soi. Vous les enviez d’avoir résolu le dilemme qui vous mine et qui vous transforme en hypocrites congénitaux : Jusqu’à quand défendrons-nous des couleurs qui ne sont pas les nôtres ?

Vous leur en voulez de tout ce que vous avez manqué d’être !

Ce qui impressionne le plus, c’est la quantité d’ignorance et de bêtise qu’il vous faut déployer désormais pour entretenir votre guignolerie du ramassis de brutes qu’il s’agit de débarrasser de leur dictateur caricatural et sanglant avant de les éduquer à servir la « vraie » civilisation. Car tout la dément : et les excellentes relations de la Russie avec les nations qui comptent et se tiennent debout (BRICS), et le dynamisme réel de ce peuple, et l’habileté de ses stratèges, et la culture générale du premier Russe venu, par opposition à l’inculture spécialisée du « chercheur » universitaire parisien qui prétend nous expliquer son obscurantisme et son arriération. C’est que ce ramassis de brutes croit encore à l’instruction et au savoir quand l’école européenne produit de l’ignorance socialisée ; croit encore en ses institutions quand celles de l’UE prêtent à rire ; croit encore en son destin quand les vieilles nations d’Europe confient le leur au cours de la Bourse et aux banquiers de Wall Street.

Du coup, la propagande a tout envahi, jusqu’à l’air qu’on respire. Le gouvernement d’Obama prend des sanctions contre le régime de Poutine : tout est dit ! D’un côté, Guantanamo, les assassinats par drones aux quatre coins du monde, la suspension des droits élémentaires et le permis de tuer sans procès ses propres citoyens — et, surtout, vingt-cinq ans de guerres coloniales calamiteuses, sales et ratées qui ont fait du Moyen-Orient, de la Bosnie à Kandahar, un enfer sur terre. De l’autre, une puissance qui essaie pas à pas de faire le ménage à ses propres frontières, celles justement dont on s’était engagé à ne jamais s’approcher. Votre gouvernement contre leur régime

Savez-vous de quoi vous vous privez en vous coupant ainsi, deux fois par siècle, de la Russie ? Du refuge ultime des vos dissidents, en premier lieu du témoin capital Snowden. Des sources d’une part considérable de votre science, de votre art, de votre musique, et même, ces jours-ci, du dernier transporteur capable d’emmener vos gens dans l’espace. Mais qu’importe, puisque vous avez soumis votre science, votre art, votre musique et votre quête spatiale à la loi suicidaire du rendement et de la spéculation. Et qu’être traqués et épiés à chaque pas, comme Snowden vous l’a prouvé, ne vous dérange au fond pas plus que ça. A quoi bon implanter une puce GPS à des chiens déjà solidement tenus en laisse ? Quant à la dissidence… Elle n’est bonne que pour saper la Russie. Tout est bon pour saper la Russie. Y compris les nazis enragés de Kiev que vous soutenez sans gêne et n’hésitez pas à houspiller contre leurs propres concitoyens. Quelle que soit l’issue, cela fera toujours quelques milliers de Slaves en moins…

Que vous a-t-il donc fait, ce pays, pour que vous en arriviez à pousser contre lui les forces les plus sanguinaires enfantées par la malice humaine : les nazis et les djihadistes ? Comment pouvez-vous songer à contourner un peuple étendu sur onze fuseaux horaires ? En l’exterminant ou en le réduisant en esclavage ? (Il est vrai que « toutes les options sont sur la table », comme on dit à l’OTAN.) Destituer de l’extérieur un chef d’État plus populaire que tous vos polichinelles réunis ? Êtes-vous déments ? Ou la Terre est-elle trop petite, à vos yeux, pour que l'« Occident » puisse y cohabiter avec un État russe ?

C’est peut-être cela, tout compte fait. La Russie est l’avant-poste, aujourd’hui, d’un monde nouveau, de la première décolonisation véritable. Celle des idées, des échanges, des monnaies, des mentalités. A moins que vous, atlantistes et eurocrates, ne parveniez à entraîner la nappe dans votre chute en provoquant une guerre atomique, le banquet de demain sera multipolaire. Vous n’y aurez que la place qui vous revient. Ce sera une première dans votre histoire : mieux vaut vous y préparer.

• Quelques lectures appropriées :

Jürgen Elsässer : Comment le djihad est arrivé en Europe

A.S. Khomiakov : L’Église latine et le Protestantisme au point de vue de l’Église d’Orient

Naomi Klein : La stratégie du choc

Konstantin Leontiev : L’Européen moyen, idéal et outil de la destruction universelle

C.S. Lewis : L’Abolition de l’Homme

Carroll Quigley : Tragedy and Hope

Steven Runciman : La chute de Constantinople

Eric Werner : De l’extermination, L’avant-guerre civile

Alexandre Zinoviev : La Grande Rupture, L'Occidentisme

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 07:10

Chacun se souviendra longtemps, à n'en pas douter, de cette horreur que le pays a vécu les 7/8 et 9 janvier 2015 qui a fait 17 victimes (18 en fait .. ). Les médias dans leur ensemble ont relayé vastement voir dégueulé l'affaire, en long, en large et en travers. Nous connaissons tous la finalité, 3 abrutis répondant à on ne sait trop bien quelle visée si ce n'est de tuer, se sont fait abattre, ils ne parleront plus. Les victimes quant à elles, seront décorées, enterrées, oubliées ..

Ces jours là, chacun a vécu en apnée, en tous cas ce fut mon cas, chacun a pu je le suppose mesurer la douleur des familles, ce fut mon cas ! Et puis il y eut cette grande manifestation que je qualifie de mascarade mais c'est une opinion personnelle et 47 chefs d’États à battre les pavés de Paris pour défendre la liberté d'expression. Slogan en tête, cohésion sociale et union nationale en action. Un bien beau moment diront certains, comme quoi la pire horreur peut déboucher sur un semblant de bonheur, par un dimanche ensoleillé, même s'il est possible de s'interroger sur la présence de certains Chefs d’États et la dite liberté, mais c'est un autre débat. Mais bien plus encore, mon interrogation porte plutôt sur la prise de risques engagée à ce moment là alors que la menace battait son plein. Rien ne s'est produit, c'était écrit sans doute. Et c'est tant mieux évidemment !

Donc, le slogan « je suis Charlie » a fait recette, a généré un gros business, chacun y a donc trouvé son compte (victimes mises à part) : les cotes de popularité ont grimpé, les médias ont fait recette, Charlie Hebdo aussi, les Mairies ont mis à leur fronton « Je suis Charlie » et la province n'a pas été en reste pour descendre dans la rue.

Puis chacun est rentré chez lui, dans son petit confort personnel, en rêvant au « plus jamais ça » !

Pendant plusieurs jours bien sûr les médias ont continué à tourner l'affaire, dans un sens, dans un autre, nous avons vu à la télévision un défilé permanent de grands penseurs (triés sur le volet) tous plus doués les uns que les autres et tous avec des solutions. La danse endiablée des yaka, fokon, yavèka etc. Tout était donc suspendu à l'affaire, ne tournant qu'autour comme un discours malsain, martelant les appels à la vigilance, à la plus extrême prudence entourant la mise en place du plan vigipirate attentats, et le constat soudain qu'un nombre énorme de déséquilibrés nourris par la France, étaient susceptibles de passer de nouveau à l'action. De nombreuses cellules seront démontées, des arrestations à la louche, quelques lois de surveillance anti terroristes dont l'efficacité sera à mesurer, des renforcements en effectifs divers, etc.

Puis comme tout lasse, tout passe, et surtout que plus rien ne se produisait, nos chers médias sont revenus peu à peu aux informations traditionnelles, pas beaucoup plus amusantes, mais beaucoup moins angoissantes a priori (quoique..).

Bref, les médias officiels nous ont donc servis du clé en main et des informations toutes nécessairement dignes de confiance sauf pour les complotistes qui eux ne vont pas s'en satisfaire. Evidemment je passe sur les rôles de la CIA, du Mossad, des Chinois du FBI, ou que sais-je encore dans ces attentats, ça a eu le mérite de me faire rire en ces temps tourmentés, comme sur les erreurs des uns et des autres, la visée de responsables possiblement tout trouvés, et les torchons à la quenelle des couilles que je n'ai pas, ou ceux de la libre pensée bien tordue dont les propos relèvent du plus haut pathétisme.

Ce qui achoppe en revanche serait (entre autres petites bricoles) le suicide du n°2 du SRPJ survenu dans la nuit du 8 janvier à 1 h (relayé vaguement par la presse locale relevant la réponse imparable et certes habituelle d'un syndicat de police à savoir que « le commissaire était dépressif et en situation de burn out »). Peu d'autres journaux officiels en parleront.

Circulez il n'y a plus rien à voir.

Je ne relaierai pas ici les articles dissidents relevant l'interrogation sur ce suicide pour lequel néanmoins le CHU de Limoges dans son rapport d'autopsie a conclu au suicide. Il semble toutefois que la famille ne puisse avoir accès au dit rapport, ce qui est assez contraire à ce que prévoit le code de procédure pénale mais enfin ce point étant soulevé par les dits médias dissidents il est évidemment difficile de prendre cette information pour argent comptant sans aller y voir de plus près, ce qui je n'en doute pas ne se produira pas, il faut des couilles pour monter au créneau et exiger de l'Etat des réponses à d'éventuelles questions légitimes. Faire arrêter la rumeur publique est toujours possible, il suffit de répondre.

Quoiqu'il en soit et selon France3 Limousin (journal officiel) je cite :

« Le commissaire Fredou, comme tous les agents du SRPJ travaillait hier soir sur l'affaire de la tuerie au siège de Charlie Hebdo. Il avait notamment enquêté auprès de la famille de l'une des victimes. Il s'est tué avant même de remettre son rapport ». Dommage (outre le suicide) que le dit rapport n'ait pas été rédigé.

Mais enfin clair qu'avec des informations aussi laconiques accompagnant le silence assourdissant qui a entouré ce suicide, il n'est pas étonnant que les médias officieux et bien nauséeux parfois, j'en conviens, émettent toutes sortes de conclusions y compris les pires. Il suffit d'ailleurs d'interroger Google pour avoir une vaste idée du bordel.

Donc dans l'indifférence assez générale du moins officielle, il y eut bien une 18ème victime, passée à la trappe, ignorée même par son propre Ministère et la plupart de ses collègues !

Comme quoi les suicides de flics de nos jours, même officier supérieur, n° 2 d'un SRPJ, en charge d'une enquête explosive, n'agitent pas vraiment les foules ! Paix à son âme et pensées attristées à sa famille

Allo Charlie, dis tu viens fumer une clope ? faut qu'on se parle ..

 

 

 

 

 

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