La réalité médiocre de ce monde est vertigineuse !
La réalité médiocre de ce monde est vertigineuse !
Dans l'Evolution créatrice, Bergson écrit : "L'intelligence est caractérisée par une incompréhension naturelle de la vie" - me voilà rassurée non pas sur ma pseudo intelligence (faut pas péter plus haut que son cul) qui nécessairement est à géométrie variable mais sur le fait lui-même de l'incompréhension ..
Mais comme dit Alice : "même si la vie n'a pas de sens, qu'est-ce qui nous empêche de lui en inventer un ? " "Inventer" bien entendu puisque la vérité si tant est qu'il y en ait une nous échappe toujours ...
"En même temps" (formule désormais jupitérienne limite débectante) et sous peine de perdre sa vie (que ceci dit on perdra néanmoins, si si n'en doutez pas, c'est con (encore que) mais c'est imparable) mieux vaut tenter de lui trouver un sens non ? bien que cela puisse se discuter, après tout on peut patauger en permanence dans le hors sens ce qui est d'ailleurs et à l'analyse le cas !
Je cours comme si quelqu'un m'attendait quelque part,
J'arrive toujours à l'heure,
L'heure de qui ? je ne sais
Je suis à l'heure !
Ce n'est pas être là à temps,
Ce n'est pas être là
C'est une imposture,
Le temps se fout que j'y sois ou pas !
Je suis l'imposture !
Je marche toujours vers,
Je ne sais aller à la dérive,
C'est la maîtrise
Fiction
Maître du lieu, maître des secondes
Maître de rien
La vie, cet impossible à dire, passe
ou Trépasse
Je suis celle qui passe
Sans laisser trace
J'efface au fur et à mesure
Ma mémoire est une dentelle,
Que des mains ont brodées
Sans que je le veuille.
Je reste un ouvrage sur le métier
Qui n'en finira pas d'être façonné.
Je cours toujours comme si quelqu'un m'attendait
Et le quelque part fuit
Sans me rattraper jamais !
Nous allons tous partir un jour, mais d'où et pour où ?
Est-ce nous qui mourrons ou bien ce monde fantasmé ?
Il n'y aura plus ce jour là de Verbe, comme l'écrit McCarthy, s'il y en eu,
Il ne restera peut être que des mots dans un réel hors sens qui se perdront dans l'immensité fictionnelle ...
Nous sommes pris dans le langage dès l'origine, c'est presque dire que ceci nous permet d'exister (pas nécessairement d'être), en tous cas les mots nous donnent de la consistance outre d'en donner au “monde” que nous créons par ricochet .. nous perdons sans aucun doute un temps insensé à traiter de sujets dont nous ne maîtrisons pas grand chose, en tous cas qui ne se posent globalement que sur une possible réalité du monde qui est, il me semble, hors sens dès lors que cela ne traite que d'un semblant ou de ce que l'on croit signifier pour nous. Les bouddhistes parle du monde comme étant Maya, l'illusion ! que faisons-nous de ce temps même si illusoire qui nous est imparti, c'est toute la question. Peut-être que seul le silence permettrait d'aborder ce qui peut être essentiel, dans une confrontation réelle à nous-mêmes mais ce n'est pas certain. Au fond comment peut-on décortiquer ce fameux qui nous sommes si nous ne nous confrontons pas au langage précisément quand bien même ce langage nous barre de l'essentiel ? La mort nous fauchera tous, en tous cas c'est ce qui nous est appris, pour partir d'où et pour aller où ? ce sont de vraies question et puis au delà une plus basique si je puis dire, il s'agirait peut être de savoir ce que nous devons faire de ce temps pourtant possiblement fictionnel qui jalonne nos vies ? et c'est une sacrée question .. je crois qu'en réalité, le sujet est loin d'être étranglé ! au delà si les mots et les idées qu'ils véhiculent nous entortillent, c'est encore ce que nous avons trouvé de mieux pour nous occuper et précisément faire que ce temps ne devienne pas insupportable ..Faire silence mais le problème du silence est qu'il n'est pas vraiment, nous avons toujours une multitude de mots sous forme de pensées diverses, nous n'y échappons pas même en pratiquant la méditation correctement ! La petite voix intérieure est toujours là ! Ensuite il n'est peut être pas interdit de sentir la présence (la nôtre car il n'en est aucune autre), c'est-à-dire faire l'effort particulièrement complexe entre être un Etant ou être un Etre .. je n'ai pas la solution réellement, je sais que les mots nous baladent et surtout ce qu'ils véhiculent, qu'ils viennent de nous sans que nous sachions vraiment ce qu'ils sont, ou des discoureurs actuels, tout ça nous impacte d'une manière ou d'une autre. Faire le vide me semble non pas impossible mais difficile, avoir une pensée nue et dégagée de tous les miasmes que nous véhiculons depuis des décennies ou que d'autres véhiculent .. nous sommes noyés littéralement sous cet abrutissement qui ne fait en réalité que nous écarter toujours de nous-mêmes. Peut-être que la question est de savoir ce que nous cherchons dans cette agitation effrénée qui est là pour donner un sens à ce qui n'en a pas d'emblée; quel est le sens de la vie ? serait peut être la seule question valable à se poser pour démarrer .. Nous ne sommes que des semblants et c'est bien le problème, mais ces semblants signifient quelque chose pour les autres et les autres tout autant semblants signifient quelque chose pour nous, semblants/signifiants ? c'est un éternel jeu de dupes .. alors évidemment se pose l'importance et l'utilité de cela ?
Nous avons à apprendre à devenir Humain,
Alors nous saurons ce que signifie le verbe Etre ..
« Le temps est décomposé en points juxtaposés, et en faisant défiler, mentalement avec une vitesse supposée très grande, ces points avec les états de conscience qui seraient censés y être, on croit avoir donné un tableau fidèle de l’écoulement de la vie dans le temps. Pourtant, en réalité, le temps vécu ne ressemble en rien à ce tableau. Synonyme de dynamisme, il se montre néanmoins fort compatible avec les phénomènes de durée et de stabilité (qui sont tout autre chose que l’immobile et le mort) ; de plus, il existe des phénomènes qui, s’ils s’écoulent dans le temps, contiennent en outre le temps en eux, constituent, si nous osons nous exprimer ainsi, comme des “figures temporelles” ; tels sont, pour ne citer que quelques exemples, le souvenir avec son rappel du passé ou encore le désir et l’espérance qui, tournés par leur nature même vers l’avenir, contribuent à le créer et à le recréer toujours à nouveau devant nous. » Le temps vécu Etudes phénoménologiques et psychopathologiques Eugène Minkowski - Dans cet ouvrage, Minkowski parle aussi de la mélancolie particulière schizophrénique où le temps s'effondre sur lui-même, en entier .. ce propos bien que s'appliquant à la psychiatrie m'évoque en quelque sorte l'état du "monde" .. cette malformation du temps vécu avec cette incapacité à relier les événements entre eux pour en tirer une conclusion pour l'avenir .. ce qui rejoint l'idée que nous n'apprenons rien ni de nos erreurs et que nous répétons à l'envi dans un temps effondré .. En ce moment, il me semble que nous atteignons le point Godwin sur le sujet, bien qu'il puisse y avoir encore de la marge .. Commentaires :VT = Complexe mais intuitivement je comprends. ....la dynamique temporelle générale et son affaissement ponctuel. Mais je pense que l'affaissement est une dynamique interne à chaque dynamique temporelle particulière. L'affaissement est nécessaire au mouvement continu comme une respiration, et provoque une rupture en apparence, mais là est sans doute sa survie.Observer sur du très long terme cela semble évident. ...à mettre en parallèle avec la courte histoire humaine, cela met effectivement en évidence l'incapacité à relier les événement entre eux pour anticiper le futur car nous sommes au coeur du temps, dans l'action immédiate et il est impossible d'avoir le recul nécessaire à une analyse systémique.Cat = je pense que nous faisons tous l'analyse chacun à notre niveau. ..mais c'est comme le refus de la mort alors que nous la savons inéluctable.Notre poursuite à la recherche de l'immortalité dans un monde physique fait de matière favorise cette schizophrénie, d'autant plus que le monde n'est qu'une projection de nos perceptions et émotions et que l'éternité se joue ailleurs sur un autre plan.VT = Le monde de la matière à besoin de la mort pour vivre...seul le monde de l'esprit peut dans une autre temporalité faire un lien entre les événements. Donc on comprend ce qui se passe mais on choisit la facilité, c'est à dire la casse. Ce qui permet la domination.Si nous vivions sur un plan de conscience plus élevé et en grand nombre, nous aurions la capacité à agir sur les événements pour le bien de tous.Cat = V dès lors que nous avons acquis l'idée même que ce monde n'est qu'un concept basé essentiellement sur nos projections, alors nous pouvons en effet agir sur les événements dans un but collectif et pour le meilleur pour tous .. Au fond ce que disent Minkowski comme Cabestan, Dastur etc. autour du sujet du "dasein" je ne développerai pas ici (trop long) mais qui peut être traduit par l'Etre de l'Homme, tournent autour de ce que tu évoques. Il s'agit au fond de l'analyse poussée de qui nous sommes et aussi nécessairement de notre puissance vastement ignorée - ça peut rejoindre un plan plus spirituel (je précise éloigné de la "gnangnantisation"). Tout ce qui se produit actuellement nous engage à aller vers ceci mais cela ne veut pas dire que cela soit facile ni même que cela se produise ! nous ne faisons que réagir, dans l'immédiateté, ce qui nous attend sur ce plan ce sont ceux qui vont sortir au grattage les "grands maîtres" à la con, ceux dont le discours nous satisferont et nous serviront du rêve au km (c'est pas mal engagé), ou bien encore ce que l'IA nous servira car cette IA pourra s'avérer redoutable .. le tout se rejoignant au final ! ce sont des réflexions à mener, vraiment .. et si l'époque nous semble si noire, il est possible quand même de penser qu'elle représente des opportunités extraordinaires .. le monde sera donc ce que nous en ferons, nous en sommes les décideurs tout autant que les créateurs et nous n'échapperons pas à notre responsabilité pleine et entière et totalement individuelle en premier lieu ..VT = Nous ne sommes plus à l'abri des imposteurs de tous poils. ...et de la grande manip technologique stimulée par l'IA. Intelligence qui aurait pu s'avèrer utile et pourtant déjà nocive. Nos très lointains ancêtres, ceux encore connectés à la source originelle nous avaient transmis la feuille de route.. elle a malheureusement eté perdue par les civilisations de la guerre et du profit, et spoliée par la civilisation de l'écriture. Il reste pourtant des messages essentiels pour ceux qui veulent bien faire la recherche de façon authentique et lucide, afin d'éviter les grands marchands de bonheur sur les marches du Temple !Cat = Nous sommes bien d'accord, néanmoins les imposteurs en question (qui sont légion et pas qu'au niveau politicien) savent comment utiliser les outils qui permettront de bien approfondir la servitude générale (l'IA est d'ores et déjà utilisée à cette fin). Elle peut être utile si nous en controns les effets nocifs, encore faudra-t-il le faire, et les fameux grands imposteurs ont bien compris que nous étions majoritairement très fainéants .. tout en rejetant la faute sur l'autre, cet éternel ennemi indifférencié. Donc la recherche est nécessaire, elle n'est pas simple, elle n'est pas aisée puisqu'elle se confronte à la pensée unique qui prend vastement le pas. Le bonheur est autant un concept que la liberté ou la démocratie .. et le Temple en question se casse lamentablement la gueule !VT = C'est sûr notre fainéantise est croissante...c'est malheureux ! J'avoue ne plus trop me sentir à ma place dans ce monde mise à part avec moi même. ..quand je voyage, je suis de plus en plus choquée. Je ne ressentais pas tous ces dysfonctionnements aussi fort quand j'étais plus jeune. J'avoue me sentir vraiment très mal avec les humains. ...ça me consterne.Cat = V comme toi .. l'humain désormais m'emmerde globalement .. Au delà je rebondis sur ton com précédent, si les anciens avaient quelques connaissances, nous n'avons pas forcément et nécessairement à les retrouver car au fond le sillon a été creusé à partir de ceux là, mais bien à inventer, "inéditifier" verbe que j'invente mais qui dit ce qu'il dit .. sinon je ne suis pas plus à ma place maintenant que je l'étais hier, disons que j'en suis un peu plus consciente et qu'il me faut faire avec, ou pas .. comme toi ces dysfonctionnements plus jeunes ne m'apparaissaient pas aussi clairement, mais un peu quand même, l'âge avançant je suis de plus en plus en bute avec ces processus .. tout en mesurant que ce n'est pas ma petite personne qui permettra l'avancée des choses .. ça se fera que j'y sois ou pas en réalité, consternée ou pas .. néanmoins je mesure à quel point nous barbotons en eaux troubles et très connement !
Le temps, toute illusion qu'il soit, se cristallisait
Se recroquevillait
S'effondrait sur lui-même.
La pensée du monde s'expansait
Dans une mélancolie particulière, schizophrénique*.
Le soleil se voilait,
La nuit s’annonçait
Dans une soudaine fraîcheur
Comme une langueur.
Il sait ces heures
Où la langueur
Se pose.
Et se dépose.
Il ferme les yeux,
Inspire,
Se sent frileux
Au soir qui s'étire.
La nuit gagne
Comme un vertige
Un silence dense stagne
Entre inspir et expir.
Il voudrait dire
Cet impossible à dire,
Creuser le vide abritant sa vie,
Poser l'oubli
Combler la béance,
L'absence.
Il écoute la ville se taire,
S’immobiliser
Comme un temps brisé,
Où lui seul erre.
Il est là … mais ailleurs
Se troublent et se confondent les heures
S’entrecroisent et s’annihilent les erreurs
Et lui pleure.
Il y a longtemps
Une femme jouait un air, l'air de rien,
Condensant sa vie
Dans une partition infinie.
* libre déformation d'un propos de Minkowski - in Le temps vécu :
En écho à http://fautedemieux.over-blog.com/2023/05/apprehension.html
Ces agitations permanentes entre bruit, fureur et impuissance,
Qui occupent les hommes
Partageant leur vie où ce qu'ils nomment telle
Entre exploits dérisoires et passions tristes.
Que penseraient les générations passées
De ces réseaux dits sociaux devenus le quotidien
De ces solitudes inavouées
Où nul ne se connaît ni ne se rejoint.
Restant chacun à la surface de lui-même
Habillé de mots qui ne comblent aucun vide
Mais abritent le manque qui ne veut se dire.
Cette éraflure,
A la pointe du cœur,
Comme une brisure,
Qui, sans cesse, affleure
Comme une mer de chagrin
Il crie,
Affaibli
Dans un silence nu,
Au sein de ces nuits aiguës.
A ce monde qui ignore
Il offre ses larmes vides,
A ceux qui édulcorent,
Ses déserts arides.
Il invente des raisons,
Au vent qui encore souffle,
Lui qui n'a plus de saisons,
Et sous sa peau, s'emmitoufle.
Le sable s'insinue,
Au ceux de ses pieds,
Il n'est déjà plus,
Emporté par le temps anémié.
Son propre désespoir
S'éraille,
Lentement s'efface son histoire,
Et sa vie déraille.