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4 avril 2024 4 04 /04 /avril /2024 13:24

“Tu es là ?”

“Non”.

Il riait et plantait son regard dans le mien,

Profond,

Insistant, persistant, tranchant

Imprimant longtemps ma rétine d'un souvenir indélébile,

Tout mon corps, tout mon coeur l'absorbaient,

Il ne parlait guère, mais tout se disait

Dans cette gourmandise que nous partagions

L'un et l'autre, l'un avec l'autre, loin l'un de l'autre,

S'affamant mutuellement

Par de vrais regards qui se croisent, Intenses

Parfois indéchiffrables, 

Un jeu sans jamais ni se lasser

Ni s'assouvir !

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30 janvier 2024 2 30 /01 /janvier /2024 06:13

La solitude ontologique propre à chaque être est impossible à contourner ; si nous pouvons et cherchons à vivre ensemble, nous ne pouvons échapper à l'isolement.

Qu'est-ce que vivre ensemble ? c'est à n'en pas douter tenir compagnie, à savoir partager notamment des intérêts communs au sens vaste, écouter non pas comprendre, apprécier au sens de la curiosité portée à l'autre, être là, vraiment, et pas ailleurs, non pas avoir besoin mais avoir envie et il y a une énorme différence entre besoin qui relève d'une attente personnelle donc d'un intérêt éventuellement discutable et envie ou désir.

Ainsi Yalom faisait dire à Nietzsche* "Je hais ceux qui me privent de ma solitude sans pour autant me tenir compagnie". 

Le poids de la solitude est lourd, il l'est encore plus quand l'entourage n'est pas ou quand dans une hypocrisie à nulle autre il s'oblige pour se donner bonne conscience, ce qui est souvent le cas avec notamment les plus âgés largués dans des mouroirs ehpad mais pas que, les réseaux dits sociaux sont par exemple l'expression même d'une solitude terrible sous le décor d'un fantasme social .. Certes nul ne peut véritablement provoquer l'intérêt, il est posé originellement ou pas !

Il n'y a pas d'école de l'amour, on ne nous apprend pas à aimer, c'est un effort que nous faisons en marchant, autrement dit en aimant mais nul n'est tenu d'aimer et donc nul n'est tenu d'être présent ! Et ceci est valable en pseudo amitié, en pseudo amour, comme dans ce qui est appelé pompeusement parfois la famille ..  

 

* Et Nietzsche a pleuré .. 

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29 janvier 2024 1 29 /01 /janvier /2024 16:08
"La pitié ne lie pas les hommes, qui d'ailleurs ne se rencontrent pas, elle les empêche seulement de se nuire au cas où ils se rencontreraient." Cours sur Rousseau de Louis Althusser
A l'analyse et en évitant soigneusement l'optimisme à 2 balles du genre on se la raconte sans y croire, du rêve à pas cher en somme, on peut se nuire quand même mutuellement et vastement, sciemment ou pas mais dans ce dernier cas c'est une réelle hypocrisie en action, du semblant en somme, certes au risque d'une rencontre qui en réalité n'a pas lieu.
Ok c'est redoutable et la guerre est au fond partout .. et l'amour nulle part !
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20 janvier 2024 6 20 /01 /janvier /2024 04:25

Le rien est un silence,

Une absence du tout

Une immobilité qui dérange

Dans ce monde qui meurt

De ce trop de tout !

Il n'y a rien,

Que des mots qui hurlent !

Et parlent pour dire le rien

Et c'est ne rien en dire

Comme de la mort

L'ultime du rien

Au delà

Au dedans

Fermer sa gueule,

Eviter de remplir,

Apurer,

Passer le mur,

Et faire la niche aux bavards !

Rien vous dis-je

La vie s'écoule et ne retient rien,

L'insoutenable légèreté du vide,

Dans laquelle se cristallise l'insaisissable du rien !

remaniement d'un texte de 2012

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14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 10:12

Heureusement que nous avons été bercés (entre autres couillonneries) au libre arbitre,

car sinon nous pourrions penser que dieu n'existe pas (ce qui est néanmoins possible) ..

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3 janvier 2024 3 03 /01 /janvier /2024 05:41

 

Ce que je dis ..

Ce que je dis c’est ce que tu entends
Et ce que je dis n’est pas ce que je pense
La vérité ne sait se dire.

Mon cœur est un solitaire,
Livrant bataille dans les caves,
Et les tunnels,
Creusant des tranchées
Cherchant les noirs méandres de sombres chemins.
Ce que je dis ce ne sont que des mots
Empruntés, limités, falsifiés
Et si je saigne c’est en dedans, seulement
D’une vie désolée, à ne pas tuer l’enfant qui croit
Et porte comme l’emprunte indélébile
D’histoires, de contes, de mensonges, de mythes.
Ce que je dis là, ne le crois pas !
Ne l’écoute pas, n’y réponds pas
Tu ne le peux
Car au fond tu n’es pas celui
Car au fond tu ne seras jamais celui
Seul un destin fou m’attend,
Ce que je dis là, ne t’y attarde pas
Et si la route est par là,
C’est au détour, au décours d’un mot imprononçable,
Mensonger
Comme quelque chose qui en moi éclate
Tyrannique
Maléfique
Sans accès
Ce que je dis là ne concerne que moi
Et la source ne s’atteint que seul
Entre eau, terre et feu,
Le tribut à payer pour qu’émerge le souffle la vie
Pour que le désir affleure,
Comme une lumière qui fascine
Une eau jaillissante
Une certitude libre
Juste avant la mort.

 

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3 janvier 2024 3 03 /01 /janvier /2024 05:33

L'espoir est la forme normale du délire - Cioran, ébauches d'un vertige 

Et il rajoutera que l'espoir est une vertu d'esclaves.

J'ai quasi toute l'œuvre de Cioran, j'avoue m'être tapé quelques fous rires, non pas parce qu'il disait des conneries, mais par sa lucidité dévastatrice .. je le recommande à tout le monde, certes il faut dépasser pour le lire le seuil du moral dans les chaussettes ! il ne s'agit donc pas d'étudier ses écrits les jours de grands vents .. 

Il arrivait quand même à la conclusion qu'il valait mieux, je cite « être dupe ou périr » - enfin on peut noter et il le disait "toute ma vie, j’aurai vécu avec le sentiment d’avoir été éloigné de mon véritable lieu ; si le mot : exil métaphysique n’avait aucun sens, mon existence lui en prêterait un. On ne peut être moins de ce monde que moi – c’est pourquoi j’ai tant pensé aux larmes. […]". Sentir sa chair pleurer, son sang charriant des larmes, c’est de l’intérieur de pareilles sensations qu’on comprend Plotin quand il dit que l’existence ici-bas c’est “l’âme qui a perdu ses ailes" .. c'est selon moi quelqu'un de génie qui a fouillé au plus profond de ses entrailles et qui donc partait toujours de lui, mais certes l'optimisme et la grande rigolade ne sont pas au rendez-vous ..…L'âme a perdu ses ailes, on peut dire par exemple que la dépression est l'inadéquation entre ce que l'on vit et l'aspiration de l'âme .. le fameux manque à être (et "être" ici est très précis, nous ne sommes globalement que des étants .. autrement dit des "êtres en question, donc en devenir, ).

Le paradis est perdu, ce n'est pas seulement une histoire à dormir debout ou relevant d'une quelconque religion à la noix, chacun peut, en se fouillant un peu, constater cet état de fait, évidemment il est aussi possible d'approfondir cette perte et sur quelle réalité elle se pose - c'est donc toute l'affaire à régler, non pas retrouver ce paradis perdu qui semble inaccessible mais faire en sorte d'en avoir a minima la conscience .. Ce n'est certes pas une mince affaire, il y faut du coffre !

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16 décembre 2023 6 16 /12 /décembre /2023 05:29
L’existence n’a pas de problème, l’existence est le problème.
La vie n’oscille pas comme un pendule, de gauche à droite, de la souffrance à l’ennui, comme le prétendait le grand Schopenhauer, la vie est ce pendule même, dont, excepté l’homme, personne de sensé ne voudrait sciemment.
Cet homme qui n’a comme excuse à sa stupidité que de vouloir quand même faire quelque chose de son existence (cette grande scène de fous, comme disait Shakespeare dans le Roi Lear), entendez par là tenter d’en comprendre le sens...
http://fautedemieux.over-blog.com/article-sublimation-113521940.html?fbclid=IwAR2sksj_PJwMSbYCgoggIzWgnwyAbkK2btPzWeWPlF49isEwwopjVaUSZ0Y
 
 
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12 décembre 2023 2 12 /12 /décembre /2023 08:06

Pensées du jour, d'hier et de demain

La pensée d'Hannah Arendt permet de réfléchir à ce que nous vivons aujourd'hui et prend une acuité exceptionnelle et très particulière en cette époque profondément agitée .. Elle dira "C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal" le mal s'inscrivant là dans ce qu'il a de radical, celui qui avilit et tue ! Certes nous pouvons toujours discutailler du sens du bien et du mal, du sens de la vie, ce ne sont que des joutes verbales et intellectuelles sans intérêt qui ne vont jamais au bout, car il n'y a pas de bout à saisir.

Bernanos dans "La Liberté pour quoi faire ?" approche en quelque sorte ces notions. L'homme libre est celui qui a gardé sa faculté de réfléchir et de penser par lui-même, qui refuse de se coucher et qui analyse en profondeur les événements qui jalonnent sa vie, sans se cacher derrière de fausses excuses destinées à masquer ce qu'il ne veut pas reconnaître en lui, sans utiliser des subterfuges qui sont autant d'aveuglement pour tenir sa peur à distance a minima. Avoir peur n'est pas un problème en soi, la peur le devient quand elle altère la réflexion.

Le “en même temps” actuel, bien posé par un gamin mal dégrossi peine à jouir (bien qu'il jouisse à n'en pas douter avec sa copine la bête qu'il a citée avec application) est la porte ouverte à la dissolution, qu'on le veuille ou non et cette dissolution est fortement engagée.

Rien ne nous oblige pour autant à pratiquer comme le dit Melman, "la trahison intellectuelle qui semble aller de pair avec la faute morale."

Autrement dit ne rajoutons pas de la merde à la merde, le pot déborde ..

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4 décembre 2023 1 04 /12 /décembre /2023 14:12

C’était comme un désir,
Qui s’expansait, enflait.
Une folie de vivre
La toute puissance des impossibles,
Telle une gourmandise.

Dire, bousculer, sans se figer
Crier à clarifier les mots comme les actes
Etre debout et renier les règles,
Celles qui tuent à coup de certitudes fixées.

Il refusait cette insolence faible
De ceux qui au fond n’ont rien à dire.
Lui improvisait, hors du connu,
Du sens commun
Loin des sentiers battus.

Il osait poser sa singularité,
Même fragile,
Et croyait en la grâce.
Rien disait-il ne doit se réduire à la médiocrité.

Au contraire, il visait l’extraordinaire,
Le mystère à percer d’une existence
Désirante,
De mots d’amour,
De regards,
De je t’aime,
De je vous aime.

Il voulait des relations passionnées,
Comme une beauté fragile qui touche
Telle une intensité vivante.
Et y croire,
Puis s’ouvrir, offrir,
Ne rien cacher, ne rien voiler.

Il se disait relié, sans effort,
Et marchait sur son propre chemin
Dans un temps à lui,
Sans écarter l’Autre,
Comme une élégance.

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