Derrière ton masque, ta parole est bâillonnée
T'as beau vomir des mots creux sur les réseaux sociaux
Ni signifiants, ni signifiés, ce n'sont que des mots aseptisés.
Tu crois servir une cause, tu ne sers que les idiots.
Tu ne respires plus, tu expires lentement
Tu tapes du clavier comme on tape le pavé, vainement
Et t'attends qu'un abruti se pointe pour te sortir de ta torpeur
La servitude tu t'y cales même si elle te fait peur,
Et tu cries à la liberté, perdue depuis longtemps,
Tu es un esclave, sous le joug de couillons déments
Servitude et médiocritude en action
Tu dis oui quand il faut dire non
Tu lis rien mais tu sais tout
Tu crois celui qui te parle du loup
Alors t'invoques les Dieux, c'est l'diable qui s'pointe
« la bête de l'événement est là et elle vient »
Tu crois encore à la rue, aux manifs, à tout ce fatras,
Comme t'as rien d'autre à foutre, tu te rallies à ça
A des semblants de causes,
Sans fond, sans forme, et à ces ceux qui te causent
Et qui demain t'asserviront un peu plus
Toujours plus.
Tu fais des pancartes comme on dessine des p'tits cœurs,
Tu espères l'bonheur
Tu parles d'humanisme, d'amour et d'amitié
Tu hurles à la solidarité.
Parce que t'es dans la merde
Où pas loin de l'être
Camarade, rassure toi va,
Si c'est pas encore le cas,
Demain tous on y sera
A barboter dans la cata.
Donc pas la peine de serrer l'cul en priant que ça tombe ailleurs
Reconnais-le, arrête l'hypocrisie, tu t'leurres
L'autre tu t'en fous
C'est d'ta peau dont il s'agit, c'est tout !
Pige bien ce que je dis, les doigts dans l'pot
On les a tous mis,
Sans trop savoir pourquoi, ni comment d'ailleurs
Par indifférence, par erreur, par connerie.
Puis on a espéré, comme des cons, de n' pas s'y noyer,
Ne pas s' faire baiser.
On est d'dans, c'est raté
La force n'est pas dans notre camp,
Dans l'instant
Parce qu'il y a plus d'obéissants
Que de résistants
Que de réels récalcitrants
Mais la balance peut toujours pencher du bon côté,
Suffit d'une merde de plus, un p'tit plus qui fera tout foirer
Mais, crois-le, espérer est une couillonnerie
Attendre aussi
C'est à toi, moi, nous qu'il revient de faire pencher l'bazar
De faire bouger les lignes, y'a pas de hasard.
Ça viendra de personne, ni par les urnes, ni autrement
Il n'y a que toi .. et moi .. et tous les autres, maintenant.
Bouge,
Démasque toi,
Assume
Avance,
Gueule vraiment
Fais sûrement
Arrête de parler
Pleurnicher ne te sauvera de rien
Pas la peine d'y croire, c'est niais et vain
La vie c'est un combat
Si tu n' t'y risques pas
tu resteras en rade
Ecrasé par le poids.