Le bonheur est bien trop fugace pour qu'il soit goûté dans son entièreté.
Seuls les contours se caressent, s'apprécient et tiennent dans une minuscule parcelle, un moment fugitif.
Il faut venir au point béant de ses actes ; là au cœur des mots, sauver l'amour tout en anticipant la certitude de l'échec car l'amour passe de l'impuissance à l'impossible, c'est dans cette béance que Dieu se loge, Dieu suture toujours la béance, ce en quoi s'y fier est dangereux.
Vivre dans la fureur, là où il n'y a pas de mémoire des autres, là où le souvenir n'a pas de place, violer le mystère, le clandestin, l'inédit, s'inventer chaque jour, sans alibi. S'accepter incohérent, dans le flou, flirter avec l'incertain, dans une sorte de folie qui fait échapper au conventionnel. Mais aller toujours à l'essentiel des sentiments, les étrangler, passer au delà, derrière, se mettre en danger et manger l'instant, puis le laisser filer avec impatience, avec fougue, pour passer à autre chose, puis se risquer à nouveau, se laisser posséder avec une petite porte de sortie, pour ne pas tomber dans l'ennui, cette petite mort.
Vouloir l'absolu
Vouloir tout
Irréductiblement
Etre en colère,
Brûler la vie
Sans convention sociale
Refuser le remords
A défaut de le faire pour le désespoir
Qui n'est que manque d'orgueil
Se savoir désillusionné, c'est la liberté … à condition d'y survivre
Et marcher,
Brouiller la mémoire
Aller à la sincérité des passions
c'est ça la dignité de l'homme
Toucher / Aimer
Couler
Chaos contrôlé
Exiger, transgresser
Echapper au figé
Au contraint
Atteindre cette butée de l'impossible, et mieux encore la partager,
Se laisser dépasser,
fusionner ..
Et se révolter encore
Se forger
Sen foutre
Faire
Dire
Et jouir
Toujours !