Certains soirs, hagards
Une brume légère voile la nuit,
L'air se fait poussière,
La terre s'exhile.
Un silence, comme une mort,
Tumulte le vent.
Le risque est à prendre,
De se méprendre
Dans cette absence
Aveugle
Il est des soirs, l'ennui gagne
Dans l'obscurité fatiguée
Comme une mélopée
Mélancolique
A se jouer de l'éternité.
Aux nuits sans espoirs,
La nostalgie poisse,
A tituber d'angoisse.
Il est des nuits
Comme des profondeurs,
d'Abîme
Aux heures noires des errances.
Des peurs au ventre
Comme des gangrènes
Entre deux naufrages,
Entre deux fracas
Entre deux vertiges.
Dans ces nuits noires
Où nous ne sommes ni là,
ni même d'ailleurs
A se faire tituber
Comme une ivresse
Usés et fourbus
A nous éteindre le coeur.
Il est de ces nuits
Qu'on jette par dessus l'épaule,
Comme des oripeaux,
Pour ne plus être triste,
Pour ne pas même être beau
Mais s'en foutre.
Le néant n'est pas si terrible
Et ne rien graver n'est pas si grave
Les rivières continuent leur périple.
Et ces nuits qui nous disent
Le hasard de nos vies
Comme des futilités cyniques,
Là où s'arrêtent nos cris.
Où tout se détache
Sans que rien ne se retienne,
Sans que nous ne puissions rien saisir !
Il est des nuits
Où tout n'est qu'ombre
Chaotique !