Viens, on s'en tape de tout ça
Faisons nos sacs
Avec peu de choses
Pour ne pas freiner nos pas.
Viens, on s'en fout
Les ombres s'accumulent
Mais la vie même sans sens ne peut que se bouffer
Se dévorer
Mais elle n'est pas là où nous sommes
Maintenant.
Viens, on se barre
Ce ne sera peut être pas mieux
Je n'en sais rien
Faut se risquer pour voir
Comme au poker
Aller respirer ailleurs
Loin des rumeurs et des fureurs
Là où sentir l'herbe pousser sous nos pieds
Puis rester aux aguets des choses banales
Qui renferment parfois tant de mystères
Savourer la lenteur
Celle qui freine le temps
Oser se perdre en chemin
En écartant les habitudes
La lourdeur des lassitudes
L'évidence des évidences
Viser l'extrême du possible
Dans une abondance d'instants
Et larguer l'indifférence
Les différences
Les influences
Les offenses
Partir pour nulle part
Quitter ces rues
Masquées
Lourdes comme de durs secrets
Aller vers des silences nus
N'avoir plus ni mémoire, ni histoire
Fuir les yeux vides, immobiles, hagards
Puis rester à l'ombre des choses.
Viens on se casse !