Le sexe, l'érotisme mine de rien comme dit Luchini c'est un travail. Il s'agit d'en vouloir et de s'accrocher ou pas ! en réalité, chacun sait bien que le cul ça fait peut-être vendre mais ça ne se mange pas en salade ! Au bout d'un certain nombre d'années, on aura beau dire, baiser devient assommant, les migraines en témoignent ..
La paix du slip pour reprendre le même Luchini, ma foi ça a du bon, ça repose les méninges bien que pas sûr qu'elles se trouvent véritablement là ! disons que ça repose tout court ! Jouir en permanence, c'est épuisant !
Donc le cul, le bon, le jouissif permanent ça ne dure pas ! Pour le contraire, faudrait de l'ambiguïté constante comme dit Kundera ! faut booster continuellement une libido qui a tendance à se foutre en berne à force de quotidien ronronnant, bref, faudrait de l'excitation, une pincée d'inédit, un zeste d'inquiétante étrangeté car au fond rien de mieux que l'idée d'un danger pour se sentir excité .. Etre un peu désorienté en somme, ébloui, transporté, étonné ... tout un programme qui fait qu'évidemment le cul ne dure pas plus longtemps que l'amour .. Mais et l'amour, tiens parlons-en parce que c'est autre chose, c'est du totalement inouï, du carrément admirable dans l'immoralité que cela représente, le scandaleux d'une passion intense, totalement impardonnable pour celui qui ne le vit pas.
Aimer, tout fastidieux que ce soit, c'est être hors normes pendant un temps et c'est aussi passer pour un con aux yeux des autres ! Mais bon l'amoureux s'en tape des autres, il devient niais et le monde s'est recroquevillé autour d'un seul (ou d'une seule), une sorte d'exclusive, une douce mort, un genre de suicide comme dirait Lacan !
D'un seul coup, il n'y a plus de silence ! c'est curieux cette sensation d'un éblouissement soudain !!
Bref, l'amour c'est la "miévritude" en action dès qu'on tente d'en parler. dès qu'on tente de le vivre du moins à la manière humaine dans cette espèce de fantasme qu'il est en réalité. Certes, sur le moment, l'amour ça se vit, ça se bouffe, ça se dévore et les mises en scène valentinesques n'y changeront rien ! C'est un "frémissement des sens", un séisme du coeur, un trouble, même s'il ne dure que le temps de l'illusion qu'il est. Comme le dit Bréhal, l'amour c'est un temps devenu sensible. Il ne se vend ni ne s'achète, pas même à la st machin, grande fumisterie commerciale devant l'éternel qui d'ailleurs est ailleurs, à moins qu'il soit mort.
ce texte écrit précédemment est tout à fait applicable pour toutes les St Valentin d'hier, d'aujourd'hui et à venir ..