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26 novembre 2020 4 26 /11 /novembre /2020 09:47

Devenir furtif,

Assécher l'attente

Réunir les manques ensembles

ou les dénouer

Devenir invisibles

Dans l'éclatement et la faillite du monde

Assister à son agonie, la voir bouger, la sentir se penser

Dans une colère déliée, fouillée.

Accepter le face à face avec le trou,

Rejeter la cruauté de l'espoir

Toujours vain

Il n'y a pas de machine à rêves. 

Ne plus rien donner, ne rien vouloir recevoir

Devenir néant

Et ne pas reconstruire l'halluciné du réel

Rester là puisqu'il le faut bien,

Dos au mur, sans rien derrière

Mais épouser ses propres métamorphoses

Ne pas se cristalliser sur le temps, toujours mort

Il n'y a pas de demain, jamais

Et puis goûter au frisson de l'intensité

Quand même

Eliminer le fracas du monde

Le brouhaha

Le trop

Le surplus

Zapper tout en oscillant sans cesse entre le dégoût du monde

Et cette pitié de soi-même

Le tout bien arrosé d'une colère d'impuissance.

Et puis voilà, échouer beaucoup, encore, mais avancer quand même

Sans savoir ce que signifie avancer;

Et puis la nuit s'était installée depuis un moment et pourtant nous 

discutions comme si le jour n'avait plus de fin *

J'ai alors aimé qu'il me prenne dans ses bras, 

Avec cette incroyable douceur si singulière.

Au delà de la fureur, et bien au delà des mots

Nous avons alors entendu un son inédit, loin du fracas

Comme un silence enveloppant.

 

* merci à Sid pour cette phrase

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16 octobre 2020 5 16 /10 /octobre /2020 08:12

La liberté d'opinion est une farce si l'information sur les faits n'est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l'objet du débat." - La crise de la culture Hannah Arendt. En ces temps tourmentés, où le mensonge politique et d'Etat en particulier se trouve élevé au rang d'un art suprême, il devient par conséquent de plus en plus complexe d'avoir une opinion posée et de fait la liberté d'expression qui en découle. Autrement dit, toute opinion exprimée peut, par conséquent, tomber sous le joug de la censure qu'elle vienne du pouvoir en place et/ou des opposants. Dans un monde où plus personne ne sait rien, et précisément puisque "la vérité des faits" n'est jamais posée, la résultante est comme le précise Arendt " Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez". Par conséquent, le peuple navigue en eaux troubles en permanence, le cul plus ou moins posé entre 2 chaises sans pouvoir poser sa pensée et donc l'action qui devrait en découler. Il est d'ailleurs à noter que les débats d'opinion n'existent plus réellement, il ne demeure plus que des joutes verbales à coup de pour ou de contre sans aucune portée ni effet naturellement. C'est fort dommage et ceci ne peut rien présager de très bon. A noter que ceux qui sont persuadés soit par les discours dominants donc politico-merdouillards (selon moi), ou par ceux de leurs opposants qui peuvent d'ailleurs être tout aussi merdouillards, me réjouissent car je suppose qu'ils vivent mieux que moi qui ne suis désormais que dans le doute permanent. Il me semble aussi que le chaos a toujours une raison d'être, le fait de paumer tout le monde a sûrement une visée, et évidemment que de tenter de trouver des réponses non à partir de nos croyances personnelles mais à partir des faits relève d'un parcours du combattant. Imaginer un instant que tout ce foutoir puisse avoir une raison d'être bien au delà de la simple approche sanitaire est se mettre dans la position du complotiste et sous le joug inéluctable de cette bien-pensance en action, vous savez celle qui a pour arme principale, outre sa connerie, la délation qui d'ailleurs bat son plein. L'histoire se répète toujours, elle prend des chemins de traverse, elle apparaît parfois comme un événement totalement différent de celui passé, et pourtant c'est du même, le retour du même, toujours - nous ne faisons que remettre le même ouvrage sur le même métier, voilà pourquoi rien ne bouge en réalité !

 
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22 août 2020 6 22 /08 /août /2020 14:47

Le monde ne peut être cerné, il est à la fois création et créature. Cette même créature sortie de nous-mêmes et qui pour autant nous échappe et dont nous peinons à dire ce qu'elle est.

Les mots s'y heurtent, le doute affleure, la pensée et l'écriture se perdent. La limite s'annonce, impossible à dépasser.

Il s'agit peut-être d'inventer un monde autre, inédit, aller là où tout n'est que fuite, au delà de la fuite elle même, mais il y a là une impasse, un enfermement. Les mots nous reviennent, toujours, encore, identiques

Pourtant il y a comme une fulgurante intuition, un plus, celui qui laisse supposer un au delà des mots qui ne sont que ceux des autres nécessairement, il faut se coltiner le vide, se laisser aller au néant qui ne peut en être véritablement un.tout en l'étant Tout est là, absent et présent à la fois, souvent inatteignable.

Écraser le sens est hors de portée, et pourtant ouverture d'un interstice dans lequel le mot inédit pourrait se caser, ce mot in-inventé encore, cette phrase à orchestrer.

Tout est faux et vrai à la fois. L'écriture nous étrangle, élargit la faille, pose les contradictions, les approximations, les éternelles questions, sans réponse, et des répétitions, des retours au même pour repartir à nouveau, jusqu'à peut être se résoudre au silence de l'écrit, une page blanche, pas même un point.

Au milieu des abstractions car tout est abstraction, le sens semble affleurer, ce n'est qu'un leurre, il redevient non-sens. Rien ne peut se saisir dans le dédale du langage, juste peut être pour celui qui écrit et celui qui le lit comme une sensation, évanescente, qui échappe aussi vite qu'elle a émergé. La pensée est trompeuse, fugitive, insaisissable, capricieuse.

Le réel nous fuit, aucun mot ne peut en rendre compte, il n'y a pas de saisissable possible, pas de cohérence, le heurt est permanent, les impasses du langage ne peuvent apporter de cohérence, juste caresser du bout des mots la prison dans laquelle je suis.


 


 

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21 août 2020 5 21 /08 /août /2020 17:00

Plonger dans le silence

Comme une volupté

Et puis respirer, plus, davantage,

Se risquer à aller loin, plus,

Encore,

Non pas ailleurs, mais ici, c'est bien le pire à vivre.

Et rester là dans le bruit,

en le faisant taire,

sans un mot,

Et tenter de penser, ce qui ne se pense pas,

Dire ce qui ne se dit pas,

dans une ardente fureur,

non par amour,

non par amitié,

non par vantardise,

juste une proximité,

de soi à soi,

qui même s'efface. 

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9 août 2020 7 09 /08 /août /2020 17:10

canicule, masque, co-vide, masque, pollution, masque partout .. ne pas mouiller, ne pas transpirer, ne plus respirer, ne pas utiliser de ventilateur ..

Si nous survivons à tout ça, y compris à l'énorme merdier qui vient, nous sommes réellement des warriors !!

 

"... l'autorité exclut l'usage de moyens extérieurs de coercition; là où la force* est employée, l'autorité proprement dite a échoué. L'autorité, d'autre part, est incompatible avec la persuasion qui présuppose l'égalité et opère par un processus d'argumentation. Là où on a recours à des arguments, l'autorité est laissée de côté. Face à l'ordre égalitaire de la persuasion, se tient l'ordre autoritaire, qui est toujours hiérarchique." Hannah Arendt in La crise de la culture et relire ce qui tourne autour de la banalité du mal

* la force pouvant prendre diverses formes, le levier de la peur en est une

Et comme l'exprime Walter Benjamin : «La catastrophe, c’est que les choses continuent comme avant.» et oui et à y regarder de plus près, nous ne faisons que du même, même si les formes varient

Pour résumer ma pensée, je dis et pense ceci = "il est plus facile d'obéir et de se positionner en victime que de tenter la désobéissance et de se poser en responsable", la désobéissance ne s'entendant pas néanmoins en prenant un fusil mitrailleur.

Le gamin mal dégrossi que nous avons pour Président, doit se régaler ! au moins 1 heureux dans ce monde en perdition.

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8 août 2020 6 08 /08 /août /2020 14:36

Viens, on s'en tape de tout ça

Faisons nos sacs

Avec peu de choses

Pour ne pas freiner nos pas.

 

Viens, on s'en fout

Les ombres s'accumulent

Mais la vie même sans sens ne peut que se bouffer

Se dévorer

Mais elle n'est pas là où nous sommes

Maintenant.

 

Viens, on se barre

Ce ne sera peut être pas mieux

Je n'en sais rien

Faut se risquer pour voir

Comme au poker

Aller respirer ailleurs

Loin des rumeurs et des fureurs

Là où sentir l'herbe pousser sous nos pieds

Puis rester aux aguets des choses banales

Qui renferment parfois tant de mystères

Savourer la lenteur

Celle qui freine le temps

Oser se perdre en chemin

En écartant les habitudes

                               La lourdeur des lassitudes

                                       L'évidence des évidences

Viser l'extrême du possible

Dans une abondance d'instants

 

Et larguer l'indifférence

                                Les différences

                                     Les influences

                                                    Les offenses

Partir pour nulle part

Quitter ces rues

Masquées

Lourdes comme de durs secrets

Aller vers des silences nus

N'avoir plus ni mémoire, ni histoire

Fuir les yeux vides, immobiles, hagards

Puis rester à l'ombre des choses.

 

Viens on se casse !

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2 août 2020 7 02 /08 /août /2020 14:47

L'écrit creuse, fore au plus profond

Pas pour raconter des histoires à la bisounours,

Ni pour créer des lumières là où le sombre envahit

Mais pour, précisément, mettre en exergue la noirceur,

Et l'emprise du monde.

J'écris pour savoir comment je pense, pour étrangler l'intime, ne pas répondre aux sirènes de la mémoire, des souvenirs, toujours enjôleurs, souvent menteurs. Il me faut traverser les choses, les étrangler, au risque de l'erreur.

Et me vautrer, réfléchir, peaufiner, recommencer, travailler le dedans pour aller au dehors, refuser les oublis, refouler l'autre quand il se prend pour un sauveur incapable d'abattre ses propres murs.

Echapper à la rumeur, aux humeurs, créer un autre espace, plus léger, plus poétique, une autre vérité même si mensonge, rêver un peu, mais pas trop pour ne pas se laisser berner, s'inventer un ailleurs, silencieux dans lequel tout se cristallise.

Respirer plus vaste, plus grand, jouer avec les mots comme autant de fenêtres sur un au delà, faire un pas d'écart, s'espacer du monde, le déformer, traverser, s'isoler, bâtir des murs, faire taire le tumulte, rester immobile, observer de loin la vie qui passe, qui ne cesse de trépasser, inutilement sûrement.

Les turbulences du monde m'agacent, m'agressent, m'égratignent, je m'en éloigne sans pouvoir totalement m'en extirper.

J'écoute tous ces gens, je ne sais s'ils sont vivants, leurs existences ne tiennent qu'à leurs murmures* comme autant de cris qui ne savent s'hurler. 

C'est à l'arrivée de la nuit que le monde s'essouffle, que le monde finit, dans ce silence qui dépasse la vie, c'est ici que certains jours je me trouve, c'est là que je me retire dans un désir inexorablement coupé de l'extérieur.

Il ne s'agit pas là de réinventer ma vie, pour cela il eut déjà fallu l'inventer, juste reprendre souffle dans cette rencontre toujours inédite avec moi même, sans intermédiaire. 

Je ne sais plus m'encombrer de rien .. 


 

* emprunté à Marie Uguay

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14 juillet 2020 2 14 /07 /juillet /2020 04:07

Et l'album est un petit bijou

 

Comme une respiration
Dans ce monde étrange ..

 
 

Bonjour,

On m'a diagnostiqué la SLA en 2018. Aujourd'hui, plus possible de parler (entre autres choses).

Avant cette maladie, j'écrivais et je faisais du slam... Afin d'éviter que mes textes ne meurent avant moi, je me suis lancé dans la réalisation d'un livre-album "Petits textes entre amis" sur lequel des artistes de divers horizons illustrent et interprètent mes petits textes. En tout, c'est une soixantaine d'artistes qui a répondu présent.

La réalisation de ce livre-album m'a permis de voir que dans ce monde pour le moins étrange la solidarité existe encore. Cela m'a permis aussi de penser à autre chose... Parce que, vous le savez sans doute, la SLA prend les muscles et la vie mais aussi elle prend la tête et envahit l'esprit...

L'ARSLA me soutient dans ce projet depuis le début et m'a offert un bel article dans le dernier numéro d'Accolade.

Après un an et demi de travail sur le projet, Petits textes entre amis est parti à la fabrication et sort en septembre.

Alors merci à l'ARSLA, aux quelques amis qui m'ont aidé et à ces soixante deux artistes pour leur soutien, pour leur esprit solidaire !!

Une partie des bénéfices réalisés avec cet album sera reversée à l'association. Aussi, n'hésitez pas à le commander, l'argent sera utilisé pour nous aider à vivre cette maladie au mieux, en attendant un vrai traitement...

www.da1zeno.com

https://youtu.be/29NuJ3Z-zaw teaser de l'album

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10 juillet 2020 5 10 /07 /juillet /2020 14:02

J'fais pas dans le bonheur

J'inspire pas le malheur

J'n'ai pas la haine 

Ni la joie vaine

J'me fais pas de films

J'me la joue pas à la frime

J'suis du monde 

Et hors monde 

J'ai pas d'comptes à rendre

J'ai rien à attendre 

J'parle toujours de ma place 

Parfois ça m'glace

J'pratique pas l'espoir 

Ni le désespoir 

Mais j'tiens debout

Jamais à genoux

J'suis d'ici

J'suis d'ailleurs 

Parfois 

Ni présente

Ni absente !

 

 

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25 juin 2020 4 25 /06 /juin /2020 07:39

Coupé de lui-même, chacun reste collé à son nombril, la peur au ventre y compris de son ombre.

Et nul ne sait plus employer des mots simples = merci, j'apprécie ce que tu fais, merci de ta présence .. 

Il ne s'agit pas de dégueuler du bon sentiment, dans une hypocrisie notoire, pas la peine de se faire un film à pas cher histoire de donner le change, juste se relier à son propre ressenti, à ses profondeurs et oser le sincère.

Pour gueuler aussi, sans agglutiner l'autre, en parlant de sa place qui est déjà bien difficile à tenir.

C'est sans risque de s'appliquer à dire vraiment, à se connecter réellement à soi, à l'autre, et tenter du vrai, du profond. 

Nous naviguons dans un monde impersonnel,

Déliquescent,

Mouvant,

Même pas génial

Même pas enviable.

Ce monde, toi, moi le créons chaque jour en ajoutant une pierre de plus aux murs que nous érigeons, toujours plus hauts, toujours plus infranchissables, contre lesquels nous nous cognons en permanence.

Le blabla continu sans fond ni substance nous noie, disant tout et son contraire, et surtout rien. 

Et puis la fin nous guette, la mort frappe, et tous, il y a là au moins un point d'égalité, alors couillons que nous sommes, découvrons avec stupeur qu'il est trop tard pour dire quoi que ce soit.

Les regrets n'y changent rien, on se les bouffe pour toujours, et ils remplissent nos besaces déjà bien lourdes.

La vie n'a pas de sens,

Qu'on tourne le bordel dans tous les sens,

Mais aurait dit Alice rien ne nous empêche d'en inventer un bout de ce sens. 

Et sans l'Autre, sans déconner, il a quand même une sacrée gueule à la con ce sens. 

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